Europe

La vieille Europe est toujours jeune et continue d’attirer des visiteurs venus du monde entier puiser aux sources d’une culture universelle. L’Europe est riche et diverse : redécouvrez-la avec Arts et Vie !

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France
Semaine thématique en France : Panorama des grands lacs

“Ô temps, suspens ton vol” ! Tel Lamartine au bord du lac du Bourget, vous savourerez, grâce à cette semaine thématique pleine de poésie, les délices des paysages des grands lacs alpins. Qu’ils soient lovés au cœur de la montagne ou qu’ils déploient leurs rives au creux des vallées, vous serez séduit par leur charme bucolique et la beauté naturelle de leurs courbes.

Durée 8 jours / 7 nuits
Prochain départ 8 juin 2025
Thématique Semaines thématiquesVoyages en train
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Semaine thématique en France : L’art des jardins

Broderies, topiaires, quinconces, treillage, fabriques : ces termes n’auront plus de secrets pour vous grâce à cette semaine entièrement dédiée à l’art des jardins. Conférences historiques ou artistiques et visites de terrain des plus beaux jardins de la côte basque et landaise vous offriront une très belle plongée au cœur de la nature.

Durée 7 jours / 6 nuits
Prochain départ 11 mai 2025
Thématique Semaines thématiquesVoyages en train
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Semaine thématique en France : Jardins et sites remarquables de Provence

Dans cette région gorgée de soleil aux douces effluves méditerranéennes, l’art des jardins se trouve sublimé. Véritable explosion de couleurs au printemps, ces petits coins de nature magnifiés par la main de l’homme offrent en Provence des images à la fois raffinées et apaisantes que cette semaine thématique vous invite à découvrir avec un œil éclairé.

Durée 8 jours / 7 nuits
Prochain départ 18 mai 2025
Thématique Semaines thématiques
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Semaine thématique en France : L’histoire de la viniculture en Provence

Depuis l’Antiquité, les terres ensoleillées de Provence ont offert aux hommes des vins de qualité dont les arômes fruités rappellent la douceur de son climat. Cette savoureuse semaine thématique vous propose de remonter le temps pour partir à la découverte de la longue histoire de la viniculture et de mieux comprendre les nouveaux enjeux de ce secteur dans une région pas comme les autres.

Durée 8 jours / 7 nuits
Prochain départ 5 octobre 2025
Thématique Semaines thématiques
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Portfolio : L’Art nouveau en Europe

Par Flavie Thouvenin

Né à la fin du XIXe siècle, l’Art nouveau se caractérise par ses lignes sinueuses, ses motifs floraux et ses formes organiques. Ce courant artistique et architectural, qui pris d’abord racine en Belgique et en France, essaime bientôt aux quatre coins du Vieux Continent, donnant naissance à des variations selon les régions. De la majestueuse Sécession viennoise aux courbes élégantes des édifices parisiens, en passant par les extravagances de Bruxelles, la splendeur de Barcelone et les façades colorées de Riga, chaque ville européenne où il s’est déployé a donné au mouvement une nouvelle interprétation. Cette sélection de photos met en lumière la diversité et la richesse de l’Art nouveau européen, offrant un petit aperçu de ces joyaux architecturaux qui continuent de fasciner les voyageurs et d’inspirer bien des artistes…

Entrée de la station de métro Karlplatz à Vienne
Entrée de la station de métro Karlplatz ©J.-M. Car
La façade de la Maison aux Majoliques, à Vienne
La façade de la Maison aux Majoliques ©F. Thouvenin
Dans le parc de Gauja en Lettonie
Détail de l’église Saint-Leopold à Vienne © J.-C. Stammbach
Le détail du pavillon Sécession, à Vienne © G. Luneau
Le détail du pavillon Sécession, à Vienne ©G. Luneau
Sur le toit de La Pedrera de Gaudí à Barcelone
Sur le toit de La Pedrera de Gaudí ©A. Roche
La coupole du palais de la Musique à Barcelone
La coupole du palais de la Musique ©D. Barbery
Façades Art nouveau à Riga
Façades Art nouveau à Riga ©P.-Y. Denizot
Détail d’une façade Art nouveau à Riga Détail d’une façade Art nouveau à Riga
Détail d’une façade Art nouveau à Riga ©P. Genty
Dans le parc de Gauja en Lettonie
Dans le parc de Gauja en Lettonie © C. Chenu
La façade de la maison Ciamberlani à Bruxelles
La façade de la maison Ciamberlani ©F. Bastian
La maison-atelier de l’architecte Paul Cauchie à Bruxelles
La maison-atelier de l’architecte Paul Cauchie ©F. Thouvenin
Façade Art nouveau à Budapest
Façade Art nouveau ©F. Thouvenin
La façade Art nouveau de l'hôtel Europa à Prague
La façade Art nouveau de l'hôtel Europa ©C. Chenu
Enseigne de métro Guimard à Paris
Enseigne de métro Guimard à Paris © C. Le Scao
L'entrée du Castel Béranger, à Paris
L'entrée du Castel Béranger, à Paris © C. Chenu
Immeuble Lavirotte, à Paris
Immeuble Lavirotte, à Paris © C. Chenu

Découvrez nos escapades Vienne des arts et Bruxelles, festival de l’Art nouveau à l’Art déco,
notre journée culturelle Paris et l’Art nouveau et bien d’autres

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Irlande
Zombie, des Cranberries : un appel à la paix en Irlande du Nord

Par Bénédicte Staut et Marie Lagrave

La chanson Zombie, du groupe The Cranberries, fait partie de ces chansons culte dont on fredonne l’air entêtant, en oubliant parfois la sombre histoire que cache le refrain populaire. Écrite en 1993, en réaction à l’attentat de Warrington, cette chanson dénonce en effet la violence du conflit nord-irlandais, qui causa de nombreux morts en Irlande et au Royaume-Uni tout au long du XXe siècle. Signée par Dolores O’Riordan, la chanteuse du groupe décédée en 2018, ce morceau reste son plus bel héritage à la musique rock, résonnant à travers les décennies comme un poignant appel à la paix.

Concert des Cranberries à Barcelone en 2010
Concert des Cranberries à Barcelone en 2010 © Wikimedia Commons

Un peu d'histoire

Aux origines : l’attentat de Warrington en 1993

C’est lors de la tournée « Cranberries’ English Tour » en 1993, tout juste quatre ans après la formation du groupe, que cette chanson voit le jour. Le 20 mars 1993, les tensions du conflit nord-irlandais atteignent un point de rupture à Warrington : deux jeunes garçons sont tués lors d’un attentat à la bombe commis par l’IRA (Armée républicaine irlandaise). En mémoire de ces enfants, et pour toutes les autres victimes, Dolores O’Riordan compose alors le morceau Zombie. À travers cette chanson, elle dénonce fermement les actions de l’IRA et s’en dissocie : « It’s not me, it’s not my family » (« Ce n’est pas moi, ce n’est pas ma famille »).

L’insurrection de Pâques 1916

La chanson fait également référence à l’insurrection de Pâques, dans le vers « It’s the same old theme since 1916 » (« C’est le même vieux thème depuis 1916 »), soulignant ainsi la durée du conflit. Le 24 avril 1916, en pleine Première Guerre mondiale, eut en effet lieu l’une des premières tentatives d’instauration d’une république irlandaise. Après 6 jours de combats et près de 400 morts, l’armée britannique reprit le pouvoir et organisa une répression féroce, menant à de très nombreuses arrestations et exécutions. Et depuis, les mêmes événements ne cessèrent de se répéter…

La couverture de l’album No Need to Argue de The Cranberries, contenant la chanson Zombie
La couverture de l’album No Need to Argue de The Cranberries, contenant la chanson Zombie © Universal Music Groupe
La couverture vinyle du single Zombie
La couverture vinyle du single Zombie © Universal Music Groupe

Zombie, une dénonciation de la violence

Plusieurs interprétations sont possibles quant aux personnes désignées par le terme “zombie”. Il peut à la fois s’agir des personnes directement impliquées dans les conflits, mais cela peut également être les populations civiles, prises entre deux feux, qui vivent dans la peur. Dans cette chanson, Dolores O’Riordan critique également très durement ceux qui restent silencieux et impassibles devant ces violences. Dans tous les cas, Zombie est une dénonciation de la guerre et constitue un véritable hymne à la paix.

Une chanson polémique ?

Pourtant, cette chanson a souvent fait polémique, que ce soit à sa sortie, ou plus récemment dans les stades de rugby. En effet, bien qu’écrite en 1993, le morceau est sorti en 1994, juste après la signature d’un cessez-le-feu. The Cranberries furent alors accusés de vouloir relancer le conflit.

Aujourd’hui, c’est plutôt le choix de dénoncer l’attentat commis par l’IRA qui interroge. Bien sûr, la mort de ces deux enfants en 1993 est une tragédie absolue, évidemment condamnable. Cependant, à travers cette chanson, est-ce finalement également la volonté d’indépendance et le souhait d’unité revendiqué par une partie des Irlandais que Dolores O’Riordan attaquait ? Nous ne le saurons sans doute jamais avec certitude…

C’est en tout cas devenu très rapidement une chanson culte, entonnée dans le monde entier. Plus grand succès du groupe, le morceau s’est hissé en première place des classements à sa sortie, connut de très nombreuses reprises et dépasse désormais le milliard d’écoutes sur les plateformes de streaming.

La musique au coeur du conflit nord-irlandais

Il faut dire que le conflit nord-irlandais aura inspiré de nombreux hymnes musicaux. Comment ne pas citer également la chanson tout aussi culte du groupe U2 Sunday, Bloody Sunday, sortie en 1982 ? Évoquant elle aussi un épisode sanglant de cette guerre civile, elle dénonce quant à elle la terrible répression exercée par l’armée britannique le dimanche 30 janvier 1972, causant 14 morts et plusieurs dizaines de blessés lors d’une manifestation pacifique.

Zombie des Cranberries, comme Sunday, Bloody Sunday de U2 ne sont pas seulement des classiques du rock irlandais, mais aussi des monuments culturels et historiques. Ces chansons rappellent que, même au cœur de la violence et de la souffrance, la musique peut être une force puissante pour la paix et l’humanité.

Pour en savoir plus :

Le clip officiel de Zombie des Cranberries :

L’émission 28 minutes d’Arte revient sur la polémique lors de la coupe du monde 2023 :

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France
La Bourse de Commerce : un incontournable de l’art contemporain

Par Emmanuelle Bons

Les Parisiens connaissaient extérieurement depuis toujours cet étonnant bâtiment cylindrique aux colonnes solennels et fronton richement sculpté, situé en plein cœur de la capitale. Occupé par la Chambre de commerce et de l’industrie depuis l’après-guerre, ses espaces intérieurs étaient restés mystérieux jusqu’à sa réhabilitation et son ouverture au public en 2021. Avec l’arrivée des prestigieuses collections du milliardaire François Pinault, la Bourse de Commerce est devenue un nouveau lieu de culture, à la fois innovant et parfois surprenant.

La coupole de la Bourse de Commerce
La coupole de la Bourse de Commerce © V. Dabe

Un lieu chargé d’histoire

Le site de la Bourse de Commerce de Paris est le fruit d’une très longue histoire qui débuta au XIIIe siècle. Malheureusement, il ne subsiste plus aucune trace de l’hôtel de Soissons qui s’y dressait, à l’exception de la colonne astronomique construite par Catherine de Médicis en 1574 qui trône toujours du haut de ses 31 m ! Cet élégant palais fut remplacé par une halle aux blés édifiée à la fin du XVIIIe siècle, dont seules la coupole et la forme circulaire furent sauvegardées. C’est à l’architecte Henri Blondel que l’on confia la transformation du grenier à grain en un bâtiment administratif, notamment en maçonnant la partie intérieure de la coupole de fonte et de verre et en imaginant une entrée monumentale. Le bâtiment devint alors le siège de l’activité boursière dans le domaine des marchandises agricoles et fut occupé jusqu’en 2016 par la Chambre de commerce.

Le fronton de la Bourse de Commerce
Le fronton de l'ancienne Bourse de Commerce © Vladimir Partalo/Bource de Commerce

Un site réinventé

En 2017, cet étonnant édifice fut racheté par la Mairie de Paris qui en confia la gestion à la société Artémis via un bail de 50 ans afin que François Pinault puisse y installer son importante collection d’art contemporain. L’homme d’affaire confia sa transformation à une équipe d’architectes de renom composée de Tadao Ando, de Pierre-Antoine Gatier (architecte en chef des monuments historiques) et de Lucie Niney et Thibault Marca. Ces espaces d’exposition inédits présentent depuis 3 ans maintenant des accrochages thématiques et des expositions monographiques, mais aussi des productions nouvelles, des commandes, des cartes blanches et des projets in situ… Dans ce lieu singulier aux décors époustouflants, la création internationale contemporaine a trouvé un écrin de prestige !

La coupole de la Bourse de Commerce et l'étonnant cylindre de béton de Tadao Ando
Cylindre de béton de Tadao Ando/Bourse de Commerce — Pinault Collection © Tadao Ando Architect & Associates, Niney et Marca Architectes

Une expérience artistique et sensorielle

En pénétrant dans cet imposant édifice, le visiteur est immédiatement frappé par l’immensité des lieux. Le mur cylindrique de béton brut, haut de 9 m et conçu par Tadao Ando, crée une sorte de galerie qui retarde l’accès au cœur vibrant du bâtiment : l’immense coupole de verre lumineuse et vertigineuse, surmontant l’impressionnant plan circulaire, vestige de l’ancienne halle aux grains. Le vaste espace central du rez-de-chaussée est laissé libre pour accueillir des œuvres particulièrement impressionnantes, magnifiées tout en mettant en valeur l’architecture des lieux. La déambulation à travers les espaces d’exposition suit ensuite les courbes du bâtiment, invitant les visiteurs à une circonvolution à travers des atmosphères et des thématiques parfois très variées.

La vue depuis le sommet du cylindre de Tadao Ando est spectaculaire : on peut y admirer de près les fresques monumentales représentant une apologie du commerce international entre les cinq parties du monde. Les pigeons sont-ils vraiment parvenus en entrer sous la coupole ? Non ! Ces volatiles font en réalité partie d’une installation créée par l’artiste contemporain Maurizio Cattelan, figés en plein mouvement ils sont disposés à divers endroits du bâtiment, apportant une dimension surprenante et ludique. De quoi surprendre et amuser petits et grands !

À découvrir lors de notre journée culturelle : La Fondation Pinault, du projet à la réalisation

La galerie créée par le cylindre de béton de Tadao Ando
Galerie créée par le cylindre de Tadao Ando © Bourse de Commerce — Pinault Collection © Tadao Ando Architect & Associates, Niney et Marca Architectes
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Rép. Tchèque
Les cafés historiques de Prague

Par Flavie Thouvenin

Article originellement publié dans le Arts et Vie Plus – Été 2020

 

À guère plus d’une heure de vol de nos contrées hexagonales, il est une cité aux mille tours et aux mille clochers qui ne cesse d’enchanter le voyageur. Que l’on soit féru d’architecture, de sites historiques et culturels, mélomane ou bien plutôt flâneur, Prague ravit tous les touristes, européens comme internationaux, par son décor de conte de fées et son atmosphère unique.

Vue sur Prague et le pont Charles
Vue sur Prague et le pont Charles ©A.-G. Brugeron

Depuis la place de la Vieille-Ville où se dressent les tours de Notre-Dame-du-Tyn et leurs flèches acérées, jusqu’au château qui toise fièrement la ville du haut de sa colline, en passant par l’effervescence de la ville nouvelle, la liste des visites à ne pas manquer s’allonge inexorablement. Et entre deux découvertes, pour une halte bien méritée afin de recharger ses batteries, les banquettes des cafés historiques de la capitale vous attendent. Autrefois lieux de rendez-vous de l’intelligentsia, ils conservent aujourd’hui dans leur écrin feutré l’âme de la Belle Époque et des plus grands moments de l’histoire du pays.

À lire également : Les cafés historiques de Budapest

Au temps des avant-gardes

Aujourd’hui capitale de la République tchèque indépendante depuis 1993, l’histoire de Prague fut pour le moins mouvementée. La ville prit son essor au cours du XIVe siècle, jusqu’à devenir deux siècles plus tard le centre de la vie politique, économique et culturelle de l’Europe centrale, dominant ainsi tour à tour le royaume de Bohême, le Saint Empire romain germanique puis la Tchécoslovaquie, proclamée en 1918.

C’est à la faveur de ce renouveau politique amorcé à la fin du XIXe siècle que Prague jouit d’un vaste plan de développement urbain : la cité s’étend, se modernise et cette période de paix et de prospérité économique est favorable à un bouillonnement intellectuel et artistique sans précédent. Bientôt, architectes, décorateurs, artistes et artisans en tout genre font de la belle tchécoslovaque un formidable terrain de jeu. C’est la grande époque des avant-gardes européennes, en peinture comme en architecture, et il n’est guère étonnant que Prague figure parmi les villes d’Europe au plus grand nombre de réalisations Art nouveau !

Ainsi, à l’aube du XXe siècle, dans le quartier de Nove Mesto (Nouvelle Ville) aux larges avenues, autour de l’imposante place Venceslas, les immeubles aux façades élégantes poussent comme des champignons, les passages couverts au décor fastueux se multiplient et les cafés ouvrent tour à tour. Inspirés de la Sécession viennoise et du style dit « grand café » d’Europe centrale, ces établissements modernes d’un nouveau genre, à la décoration extrêmement soignée et au service attentif, deviennent des lieux de rencontre privilégié pour l’intelligentsia de la ville.

Sur la place de la Vieille-Ville à Prague
Sur la place de la Vieille-Ville à Prague ©F. Thouvenin

La belle époque de Prague

Écrivains en vogue ou en devenir, artistes, universitaires, scientifiques, journalistes, hommes politiques : tout le monde se retrouve aux cafés Slavia, Louvre ou Impérial… Chacun y a ses habitudes, avec ses préférences pour tel ou tel établissement, et des cercles littéraires, philosophiques et artistiques s’y forment. On y vient pour discuter, échanger, s’informer en lisant les nombreux titres de presse locaux ou étrangers mis à disposition ; débattre et confronter ses opinions avec tel philosophe allemand ou tel intellectuel juif ; écrire ou déclamer ses derniers vers, faire une partie de cartes ou jouer au billard… le tout dans une ambiance enfumée qui fleurait bon le café et les effluves d’absinthe, avec un air de jazz dans les oreilles !

Bien au-delà du simple lieu de sociabilité, les cafés jouent un rôle essentiel dans le monde intellectuel, artistique et culturel et favorisent les relations entre ses différents acteurs et les diverses communautés de la ville, alors principalement tchèque, allemande et juive. Et la petite histoire y rencontre la grande histoire…

Des succursales de la révolution au renouveau touristique

Quelques décennies plus tard, sous l’ère communiste, la Belle Époque révolue, l’ambiance n’est plus à la fête. Certains cafés font grise mine, d’autres ferment, mais quelques institutions font de la résistance… Dans l’atmosphère contestataire des années 60 puis 80, face à l’occupant soviétique, ils deviennent de véritables QG pour les opposants au pouvoir en place. Et alors que la colère gronde, quelques dissidents fomentent la rébellion depuis les salles des cafés Slavia et Savoy.

La décennie qui suit voit la ville se relever petit à petit après les années moroses du communisme, mais il faudra attendre les années 2000 pour qu’une vague de rénovations coïncidant avec l’explosion du tourisme dans la Ville dorée réhabilite enfin bon nombre de ces établissements afin de leur rendre leur lustre d’autrefois. De nos jours, les touristes côtoient les locaux à la table de ces institutions de la vie pragoise, témoins d’un temps révolu, où les fantômes du passé hantent toujours les lieux…

Tour d’horizon des cafés à ne pas manquer

Le Café Slavia

Le Café Slavia, une institution parmi les cafés de Prague
Le Café Slavia © Czech Tourism

Ouvert en 1884, le Café Slavia est une institution des cafés pragois, dans le plus pur style Art déco. D’abord fréquenté par les mélomanes et les cercles littéraires de la ville du fait de sa proximité immédiate avec le Théâtre national, première scène du pays en matière de ballets, théâtres et opéras (on dit ainsi que les compositeurs Smetana et Dvorak y avaient leurs habitudes), il devient bientôt lieu de rassemblement des acteurs du mouvement nationaliste tchèque et panslaviste, d’où son nom ! Nationalisé en 1948 sous le régime communiste, c’est alors le QG de l’intelligentsia dissidente qui s’y retrouve pour fomenter la résistance : rien de moins que Vaclac Havel y a usé ses banquettes !

 

Fermé de nombreuses années suite à la révolution de Velours de 1989, il ne rouvrira ses portes qu’en 1997, rénové de la tête au pied afin de restituer toute sa splendeur d’antan : boiseries et miroirs ornent les murs, les petites tables rondes en marbre typiques accueillent les clients toujours aussi nombreux, qu’ils s’agissent de touristes de passage ou d’habitués du quartier. Petite particularité : le tableau montrant un buveur d’absinthe qui trône au fond de la salle remplace aujourd’hui la représentation de la mère des Slaves, aujourd’hui conservé à la Galerie municipale.

Le Café Louvre

À quelques encablures du Café Slavia, au 2e étage d’un immeuble de l’imposante avenue Narodni du côté de la « ville nouvelle » de Nove Mesto, le Café Louvre officie depuis 1902. Dans ce quartier qui depuis le début du siècle compte nombre de galeries, théâtres, salles de concert et clubs de jazz, il fut très fréquenté à la Belle Époque par les cercles intellectuels et littéraires tchèques et allemands. Max Brod et Franz Kafka, encore étudiants, s’y attablaient quotidiennement pour s’entretenir de leurs dernières ébauches et disserter sur la littérature de l’époque, quand Einstein venait y discuter des dernières avancées de la science à l’occasion de son séjour à l’université allemande de Prague en 1911-1912…

 

Il faut dire que le fait qu’il soit entièrement électrifié (une première pour ce type d’établissement dans la ville), disposant de multiples salles pouvant accueillir près 800 clients (il fut un temps le plus grand café de tout l’empire austro-hongrois !) et d’une partie accessible même aux femmes (dont la fréquentation des cafés était jusqu’alors interdite… sic), faisait des lieux un modèle du progrès et de la modernité.

Le Café Impérial

Salle du Café Impérial
Salle du Café Impérial © Café Impérial

Situé un peu plus à l’écart du centre historique privilégié des touristes, le Café Impérial vaut le détour sans hésitation aucune ! Ouvert en 1914, sa flamboyante décoration intérieure, faite de carreaux de céramiques d’inspiration orientale – fleurs, arabesques, animaux et scène mauresques – recouvrant ses murs et ses colonnes et son parquet en bois lustré en font l’un des plus beaux cafés de la ville.  Ici aussi, le tout Prague se retrouvait et l’on dit que KafkaLeos Janacek – l’un des plus brillants compositeurs du pays – ou Tomas Garrigue Masaryk – rien de moins que le premier président de l’ancienne république tchécoslovaque – y avaient leur table. Aujourd’hui, l’ambiance y est un brin plus chic et la cuisine, tenu par un chef réputé, est dite raffinée.

 

Le Café Savoy

De l’autre côté de la Vltava, dans le quartier de Mala Strana, le Café Savoy régale depuis 1893. À l’intérieur, le visiteur ne sait plus où donner de la tête : l’œil s’attarde tantôt sur les boiseries et les dorures rutilantes au style Art déco qui ornent les murs, tantôt sur les fresques néo-Renaissance du plafond qui trônent à 7 m au-dessus de nos têtes, tantôt sur les vitrines du comptoir rempli de pâtisseries toutes plus alléchantes les unes que les autres… Lieu de rencontres populaires, il fut tout comme ses concurrents très fréquenté à la Belle Époque ainsi que dans les années suivants la révolution de Velours. Ici aussi, on y vient autant pour se sustenter que pour sentir entre ses murs l’ambiance d’un passé révolu.

Le Café Grand Orient

Le décor cubiste du Café Grand Orient
Le décor cubiste du Café Grand Orient © Czech Tourism

Logé au 1er étage de la maison à la Vierge Noire, bâtiment cubiste situé dans la Vieille-Ville et pensé par l’architecte Josef Gocar, le décor du Café Grand Orient diffère des autres cafés historiques pragois et mérite le détour… Il s’agit en effet de l’unique café de style cubiste au monde ! Ici, du sol au plafond, des chaises jusqu’aux lustres, des tables jusqu’aux porte-manteaux, tout est cubiste !

 

Ce n’est guère une surprise lorsque l’on sait que Prague est la seule ville où le cubisme s’est invité dans l’architecture, et jusque dans le mobilier et l’aménagement intérieur. Inauguré en 1912, ce café aura pourtant eu une courte existence : déjà jugé démodé, il ferme dans les années 20… pour rouvrir plus de 80 ans plus tard ! Rénové à partir de photos d’époque, il restitue à la perfection les lignes si caractéristiques du cubisme dans un surprenant souci du détail. Une curiosité à ne pas manquer lors de votre prochain séjour !

Le Café de la Maison municipale

Le Café de la Maison municipale
Le Café de la Maison municipale © Wikimedia Commons

À quelques minutes de la maison à la Vierge noire se tient une autre institution. Le café de la Maison municipale conserve encore de nos jours le cachet des cafés typiques des années 1900 et leur indémodable élégance Art nouveau : ici aussi on admire les enfilades de marbres et de chrome, les lustres suspendus et l’impressionnante hauteur sous plafond. Situé sur la place de la République, à quelques mètres de la tour Poudrière et au rez-de-chaussée de la Maison municipale, centre de la vie culturelle pragoise et tchèque à son ouverture en 1912, il sera le lieu de rencontre privilégié des artistes et musiciens qui se produisaient dans la salle voisine, où bals et concerts se succédaient dans les années 20 et 30.

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Hongrie
Sándor Márai, mémoires de Hongrie

Sándor Márai, mémoires de Hongrie

Par Flavie Thouvenin

Tour à tour journaliste, poète, romancier, dramaturge et essayiste, Sándor Márai, l’un des plus grands auteurs de langue hongroise, a gagné sa place au panthéon de la littérature européenne, à l’instar des Autrichiens Stefan Zweig, Joseph Roth ou Arthur Schnitzler à qui on le compare régulièrement. D’abord célébré sur ses terres, puis contraint à l’exil et mort dans la pauvreté, Márai incarne le souvenir de cette intelligentsia toute particulière d’Europe centrale, qui connût l’âge d’or puis la chute, et qui fut témoin privilégié des remous de l’Histoire. Écrivain du souvenir, du déracinement, son oeuvre, profondément nostalgique, révèle un passé révolu, les grandes heures de cette Europe du centre, qui nous est si proche et à la fois si méconnue…

Vue sur Pest, le pont des Chaînes et la basilique Saint-Étienne, à Budapest
Vue sur Pest, le pont des Chaînes et la basilique Saint-Étienne, à Budapest ©D. Barbery

La voix de l’intelligentsia

Né en 1900 à Kassa, dans l’ancienne Autriche-Hongrie, aujourd’hui en territoire slovaque, Sándor Márai est issu de la bourgeoisie locale et grandit à Budapest. Très tôt doué pour l’écriture, il embrasse une carrière littéraire très jeune, publiant dès 1918 – des poèmes, d’abord, puis ses pièces de théâtre, des nouvelles et des romans. Après des études qui le conduiront en Allemagne, il se fait journaliste et correspondant pour des journaux hongrois et allemands, au fil de ses incartades en Europe – dont quelques années passées à Paris.

À son retour dans la capitale hongroise en 1928, Márai devient bientôt la coqueluche de l’intelligentsia budapestoise, où on le célèbre comme un auteur de premier plan. Ses premiers travaux s’attachent d’ailleurs à la peinture de ce milieu social et culturel, dont il est issu et auquel il revendique son attachement, explorant des thèmes récurrents comme l’amour, le désir et, déjà, la désillusion, la mélancolie d’un monde qui bientôt ne sera plus… L’exploration des tréfonds de l’âme humaine, la dissection des sentiments, dans lesquels il excelle, deviennent le fil conducteur de ses récits. À la reconnaissance nationale suit le succès sur la scène littéraire internationale, avec son roman Les Braises.

Face aux totalitarismes

Bientôt, les soubresauts de l’histoire se mêlent à son destin. Antifasciste, il se sent trahi par sa classe sociale, qui délaisse ses anciens idéaux démocratiques, alors que la Hongrie, alliée à l’Allemagne nazie, sombre vers l’autoritarisme. Sándor Márai et sa femme, Ilona, de descendance juive, doivent se cacher pour échapper au pire. Puis c’est au tour de l’Armée rouge de prendre Budapest : pas plus communiste qu’il n’était fasciste, Márai est pris dans un nouvel étau… Ses rêves de démocratie libérale s’envolent. Jugeant sévèrement le régime soviétique dont il pressent le potentiel totalitaire très tôt, il tombe en disgrâce. La presse communiste le qualifie d’auteur « bourgeois », marqueur du sceau de l’infamie. En 1948, Sándor Márai quitte la Hongrie.

Le Café New York, à Budapest : haut-lieu de l’intelligentsia hongroise dans l’entre-deux guerres
Le Café New York, à Budapest : haut-lieu de l’intelligentsia hongroise dans l’entre-deux guerres © F. Thouvenin

Écrivain de l’exil

D’abord installé en Suisse, Márai passe ensuite quelques années en Italie, entrecoupées de séjours aux États-Unis, où il finira par poser définitivement ses bagages. Il obtient d’ailleurs la nationalité américaine en 1957. Très atteint par les disparitions successives de sa femme et de leur fils, il se donne la mort en 1989, en Californie, après plus de quarante ans passés en exil.

Quarante ans durant lesquels il n’a cessé d’écrire. Son œuvre, colossale, compte des romans, des poèmes, des pièces de théâtre, des récits autobiographiques et des journaux intimes, tous écrits en langue hongroise. Peu à peu oublié en Europe, bien que régulièrement traduit en langue étrangère, son succès n’est plus celui de ses années hongroises. Il faudra attendre les années 90 et le formidable travail de traduction mené chez Albin Michel par l’éditrice Ibolya Virag pour que l’on redécouvre l’incroyable richesse de son œuvre et qu’il soit enfin réhabilité. Aujourd’hui, Sándor Márai est assurément l’une des figures les plus estimées de la littérature hongroise comme européenne.

Découvrir Sándor Márai : 3 conseils de lecture

Les Confessions d’un bourgeois, 1934

Dans ce roman d’inspiration autobiographique, Sándor Márai livre une grande fresque familiale, mêlant petite et grande histoire, dans un pays en pleine mutation. En plongeant le lecteur dans l’intimité d’un jeune homme de la bourgeoisie hongroise du début du XXe siècle, au fil de ses confessions, entre désirs, doutes et frustrations, Márai examine les tensions entre la société et l’individu, les attentes sociales et les aspirations personnelles, comme un écho à sa propre histoire. Un regard subtil et nuancé sur les vicissitudes de la condition humaine dans un style élégant, et résolument introspectif, dont Márai a le secret.

Les Braises, 1942

Souvent désigné comme le chef-d’œuvre de Sándor Márai, Les Braises, publié en 1942, demeure l’un des plus grands romans de la littérature hongroise du XXe siècle. Aux prémices de la Seconde Guerre mondiale, Henrik et Conrad, deux anciens amis d’enfance, se retrouvent, plus de quarante ans après que leurs chemins se sont éloignés. Désormais vieillards, ils sont réunis par ce qui les avaient fait se séparer : l’amour d’une femme… Entre interrogatoire et confessions, l’intrigue, qui se déroule sur une seule journée, dans le château d’Henrik, général à la retraite, prend des accents d’enquête policière qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page. Un très grand roman d’amour et d’amitié servi par la finesse si caractéristique de la plume de Márai, qui toujours explore la nature humaine dans ses plus profonds retranchements.

Les Métamorphoses d’un mariage, 1980

Autre œuvre majeure de Sándor Márai, Les Métamorphoses d’un mariage, publié en 1980, se veut une exploration acerbe des relations conjugales et de la nature changeante de l’amour. Dans l’intimité d’un couple, Márai dissèque, sur le registre du récit-confession, les dynamiques complexes du mariage et son évolution au fil des années, entre passion, désir et trahison. Roman à la portée universelle, immersion au cœur des émotions humaines, c’est aussi une peinture amère quoique nostalgique de la bourgeoisie hongroise de l’entre-deux guerres : à l’expiration de ce couple à bout de souffle se devine, en miroir, la décomposition du pays, bientôt sous le joug soviétique…

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France
La fondation Carmignac sur l’île de Porquerolles

La fondation Carmignac sur l’île de Porquerolles,
quand la nature rencontre l'art contemporain

Par Emmanuelle Bons

Nichée dans les eaux céruléennes de la Méditerranée, l’île préservée de Porquerolles est depuis longtemps un refuge pour les amoureux de la nature et les amateurs de tranquillité. Mais depuis l’ouverture de la fondation Carmignac en 2018, cette île provençale est devenue bien plus qu’une destination de vacances. Ce petit bout de terre sauvage s’est mué en un lieu d’exposition incontournable que l’on découvre… pieds nus !

Oeuvre de Miquel Barcelo à la Fondation Carmignac
Oeuvre de Miquel Barcelo à la Fondation Carmignac © Photo : Luc Boegly/fondationcarmignac.com

La fondation Carmignac s'intègre à la nature

La fondation Carmignac, créée en 2000 par le collectionneur et entrepreneur Édouard Carmignac, rassemble aujourd’hui plus de 300 œuvres d’art contemporain ainsi qu’un prix de photo journalisme. Depuis 2018, cette admirable collection a trouvé sur l’île de Porquerolles un cadre enchanteur pour se dévoiler au public. Véritablement immergée dans la végétation méditerranéenne où pins et oliviers côtoient ifs et lauriers, cette institution culturelle offre aux visiteurs une expérience unique qui marie l’art, la nature et l’architecture de manière harmonieuse.

Au cœur du parc naturel classé les visiteurs découvrent un étonnant bâtiment, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti en sous-sol d’une ancienne ferme. Son architecture contemporaine entièrement dissimulée offre 2 000 m2 d’exposition et s’intègre parfaitement à l’environnement naturel. Ses lignes épurées et ses matériaux locaux mettent en valeur la beauté brute de l’île et créé un dialogue entre l’extérieur et l’intérieur. La lumière omniprésente s’y invite grâce à un plafond d’eau qui offre une impressionnante clarté aux espaces.

Vue sur Porquerolles
Vue sur Porquerolles © Hyères Tourisme

La collection d'exception de la fondation

À l’intérieur, les visiteurs découvrent l’impressionnante collection d’œuvres d’art contemporain sélectionnées avec soin par Édouard Carmignac lui-même, constituée initialement autour du pop art. D’artistes renommés à de jeunes talents prometteurs, la diversité et la qualité des œuvres exposées reflètent la vision artistique audacieuse de la fondation. Peinture, sculpture, photographie, vidéo – chaque medium trouve sa place dans ce cadre unique. Quant au jardin conçu par le paysagiste Louis Benech, il accueille lui aussi de nombreuses statues et installations, notamment de Land art avec La couvée de Nils Udo.

Un programme culturel dynamique

Mais la fondation Carmignac ne se limite pas à être un simple musée. Elle propose également un programme culturel dynamique comprenant des conférences, des performances artistiques et des résidences d’artistes. Ces événements offrent aux visiteurs l’opportunité de plonger plus profondément dans le monde de l’art contemporain et de découvrir de nouveaux talents émergents.

L'oeuvre de Jeppe Hein, Path of Emotions, dans les jardins de la Fondation Carmignac
L'oeuvre de Jeppe Hein, Path of Emotions, dans les jardins de la Fondation Carmignac © Jeppe Hein/Photo : Marc Domage

En parcourant les galeries et en se promenant dans les jardins paysagers de la fondation Carmignac, les visiteurs sont invités à réfléchir, à s’interroger et à s’inspirer. La rencontre entre l’art contemporain et la nature sauvage crée un dialogue captivant qui invite à une expérience sensorielle et intellectuelle enrichissante.

Bien plus qu’un simple lieu d’exposition d’art contemporain, c’est un sanctuaire de créativité, un havre de paix et un lieu de rencontre entre l’homme, l’art et la nature.

À découvrir au cours de notre escapade : Les trésors du Var, de Hyères à Porquerolles

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Grèce
Fiche pays – Grèce

Fiche pays – Grèce

Par Héloïse Marchionini-Bons et Marie Lagrave

Bienvenue en Grèce, terre des dieux de l’Olympe et berceau d’une civilisation parmi les plus influentes de l’humanité. Les multiples vestiges antiques qui émaillent le pays proposent un véritable voyage dans le temps entre histoire et mythologie, faisant de la Grèce une destination phare du tourisme culturel. Les trésors millénaires de Delphes ou de Corinthe ne sauraient néanmoins complètement éclipser les différentes strates d’un patrimoine riche et fascinant que l’on découvre d’églises byzantines en cités médiévales, jusqu’aux grandes villes cosmopolites et résolument modernes. Bien sûr, les nombreuses îles paradisiaques aux eaux translucides et les villages pittoresques blanchis à la chaux qui s’égrènent le long de la route ajoutent un charme certain à cette destination enchanteresse et plurielle. Enfin, la Grèce offre une gastronomie simple mais ô combien savoureuse, où l’huile d’olive, la feta et les légumes gorgés de soleil se marient harmonieusement pour ravir les papilles des voyageurs les plus exigeants.

Vue sur l'Acropole d'Athènes
Vue sur l'Acropole d'Athènes © F. Thouvenin

CARTE D'IDENTITÉ

  • Capitale : Athènes
  • Superficie : 131 957 km2
  • Nombre d’habitants : 10 064 000 habitants (en 2021)
  • Fuseau horaire : GTM + 2 en hiver et GTM + 3 en été (une heure de décalage horaire avec la France)
  • Monnaie : l’euro
  • Langues : le grec
  • Météo : la Grèce jouit d’un climat tempéré, avec des hivers pluvieux et doux et des étés très chauds et secs

LES INCONTOURNABLES DE LA GRÈCE

L'Acropole d'Athènes

Perchée majestueusement au sommet d’une colline, l’Acropole d’Athènes domine la capitale grecque depuis des millénaires. Site archéologique incontournable, ses vestiges forment sans conteste le témoignage le plus impressionnant de la grandeur de la civilisation grecque antique. Fortifiée dès le XIIIe siècle av. J-C., la colline est d’abord une forteresse avant de devenir le centre du culte de la déesse Athéna, figure tutélaire de la cité-État. Les principaux bâtiments, dont le Parthénon, l’Érechthéion et le temple d’Athéna Niké, sont érigés au Ve siècle av. J.-C. alors qu’Athènes assoie son empire et se hisse parmi les plus grandes puissances au monde. Modèle d’architecture idéale, l’Acropole incarne l’apogée de toute une civilisation et demeure un symbole de son rayonnement culturel impérissable.

Les Cariatides de l’Érechtéion sur l’Acropole d’Athènes
Les Cariatides de l’Érechtéion sur l’Acropole d’Athènes © L. Domenach

Les monastères perchés des Météores

Au cœur de la Grèce continentale, dans un paysage constitué d’impressionnants pythons de grès semblant inaccessibles, des moines anachorètes s’installèrent dès le XIe siècle. Vivants au départ dans des grottes, ils édifièrent aux XIVe et XVe siècles de majestueux monastères orthodoxes, défiant les difficultés liées au terrain. Des dizaines d’édifices construits à l’époque, six demeurent aujourd’hui encore actifs. Véritables joyaux architecturaux ornés de fresques admirablement préservées, ils sont aussi le témoignage vivant d’une histoire séculaire et d’une foi chrétienne orthodoxe encore intacte. La visite de ces monastères offre ainsi une belle opportunité de plonger dans l’histoire religieuse et culturelle de la Grèce, tout en profitant de vues panoramiques à couper le souffle sur les paysages sublimes qui les entourent.

À découvrir lors des circuits : Des Météores au Péloponnèse et Flâneries grecques

Vue sur un monastère perché des Météores
Vue sur un monastère perché des Météores ©J.-M. Laurent

Santorin et sa caldeira

Au cœur de la mer Égée, l’archipel des Cyclades égrène son chapelet d’îles aux panoramas de cartes postales : Paros, Milos, Mykonos… Toutes invitent à la flânerie dans les ruelles de leurs villages tout de bleu et de blanc vêtus, ponctués de bougainvilliers au rose éclatant. Si elles ont chacune leurs spécificités et leurs attraits, une se démarque néanmoins : Santorin la volcanique, perle des Cyclades. En forme de croissant, elle doit sa géographie actuelle à une gigantesque éruption survenue il y a 3 500 ans, qui fit s’effondrer une partie de l’île, créant une impressionnante caldeira. Les deux villages principaux, typiquement cycladiques, Fira et Oia, surplombent désormais la mer du haut d’une falaise rouge et noire de 200 à 300 m de haut.

À découvrir lors des circuits : Les Cyclades

Vue de Santorin
Vue de Santorin ©A. Bayard

La cité médiévale de Rhodes

Située aux confins de la mer Égée, près des côtes turques, l’île de Rhodes, la plus grande du Dodécanèse, suscita bien des convoitises au cours de l’histoire. Des multiples conquêtes et reconquêtes qu’elle connut, on retient surtout celle des chevaliers de la Saint-Jean de Jérusalem, ordre religieux et militaire qui occupa l’île de 1309 à 1523. Installés dans la capitale, ils entreprirent de faire d’elle une immense place forte, capable de résister aux plus grandes armées. L’impressionnante cité médiévale, aux étroites rues pavées enserrées dans ses remparts toujours intacts, est aujourd’hui un joyau d’architecture gothique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

À découvrir lors du circuit : L’archipel du Dodécanèse

Le palais des Grands Maîtres à Rhodes
Le palais des Grands Maîtres à Rhodes ©S. Tossounoglou

LES COUPS DE COEUR DE NOS SPÉCIALISTES

Flavie Thouvenin, assistante d'édition-iconographe

« Après une journée d’exploration des vestiges antiques de la cité historique d’Athènes, quoi de mieux que le spectacle envoûtant d’un coucher de soleil sur l’Acropole pour terminer en beauté? Après une petite grimpette le long d’un sentier arboré, c’est au sommet de la colline de Philopappos (également connue sous le nom de colline des Muses) que se révèle l’un des plus beaux points de vue sur la capitale grecque. À l’heure dorée du crépuscule, les dernières lueurs du soleil couchant au-dessus des montagnes athéniennes et des temples millénaires créent des vues dignes des plus belles cartes postales ! »

Emmanuelle Bons, coordinatrice éditoriale

« Mes souvenirs du canal de Corinthe constituent sans doute les images les plus insolites que j’ai gardées de Grèce. Ces immenses parois rocheuses très abruptes lançant passer une mince voie d’eau, ce pont métallique qui semble délicatement posé entre les deux “rives” ! Vertige assuré ! »

Retrouvez l’intégralité des programmes Arts et Vie en Grèce

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Grande-Bretagne
Femmes artistes à la Tate Britain de Londres

Par Flavie Thouvenin

400 ans d’art au féminin : « Now you see us. Femmes artistes en Grande-Bretagne 1520-1920 »

Le 16 mai prochain s’ouvrira à la Tate Britain, au cœur de Londres, une exposition exceptionnelle qui fera la part belle aux femmes artistes en Grande-Bretagne du XVIe au XXe siècle. Intitulée « Now you see us » (littéralement « Maintenant vous nous voyez »), elle se propose de retracer le parcours de ces pionnières qui, à l’encontre des préjugés et des attentes sociétales de leur temps, ont choisi d’embrasser une carrière artistique. Plus de 150 œuvres d’une centaine d’artistes plongeront le visiteur dans un voyage captivant à travers plus de quatre siècles de création artistique féminine.

À lire également : Fiche pays – Grande-Bretagne

Le talent au féminin

Suivant un parcours à la fois chronologique et thématique, l’exposition permettra aux visiteurs de suivre l’évolution de l’art féminin à travers les siècles, depuis la cour des Tudor jusqu’à l’époque moderne, en passant par la période victorienne. Elle se proposera d’explorer divers thèmes, tels que la représentation de soi et le rôle des femmes dans la société, tout en examinant l’évolution des styles artistiques au fil des siècles. Elle analysera ainsi l’impact de ces artistes sur leur époque, mettant en lumière leur lutte pour l’accès des femmes à la formation artistique, ainsi que leur quête d’adhésion aux institutions les plus prestigieuses de Grande-Bretagne, telles que l’Académie royale des beaux-arts, ouvrant la voie à des générations de femmes artistes.

Une diversité de voix

Parmi les artistes présentées, de grands noms côtoient des talents méconnus offrant une perspective riche et diversifiée sur la contribution des femmes à l’art britannique. On y découvrira une variété d’œuvres, comprenant peintures, sculptures, gravures, dessins, photographies et autres formes artistiques, témoignant de l’éventail complet des capacités créatives de ces artistes. Des talents qui sont se sont illustrés dans des domaines aussi divers que la peinture de paysage, l’aquarelle, le pastel, les scènes de la vie domestique – des genres considérés comme plutôt « féminins », où les femmes étaient plus facilement tolérées – ou, au contraire, le nu, la représentation de scènes historiques et de batailles, des champs très largement dominés par les hommes et qui leur étaient auparavant strictement réservé.

Les icônes et les oubliées

Des œuvres emblématiques figureront bien sûr parmi les temps forts de l’exposition, avec des figures de proue telles que Artemisia Gentileschi (dont les tableaux ont captivé la cour de Charles I), Mary Beale (l’une des plus importantes portraitistes du XVIIe siècle anglais), Angelica Kauffman (l’une des deux seules femmes parmi les membres fondateurs de l’illustre Royal Academy of Arts fondée en 1768), ou encore Elizabeth Butler (peintre du XIXe spécialisée dans la peinture d’histoire) et Laura Knight (l’une des principales figures de la peinture britannique de la première moitié du XXe siècle).

D’autres, célèbres en leur temps mais tombées dans l’oubli : on pense notamment aux miniatures de Levina Teerlinc, peintre à la cour d’Henri VIII, rassemblées et exposées ensemble pour la première fois depuis 40 ans ; à Margaret Carpenter, peintre du XVIIIe siècle décorée de la Royal Society of Arts ; ou encore Ethel Walker, peintre écossaise proche des impressionnistes. Entre œuvres classiques et méconnues, la Tate Britain entend ainsi offrir un aperçu essentiel de l’histoire de l’art britannique sous le prisme unique des femmes artistes qui l’ont marqué.

À découvrir lors de l’escapade Arts et Vie : « Londres des arts »

Pour les amateurs d’art ou pour les curieux, la nouvelle programmation Escapades d’Arts et Vie propose la visite de cette exposition inédite au cours du programme « Londres des arts ». Une occasion unique de découvrir un pan souvent négligé de l’histoire de l’art britannique.

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Un voyage culturel en Europe avec Arts et Vie vous mènera ainsi en son berceau, la Grèce. D’Athènes à Épidaure, de Cnossos à Cythère, et de Corfou aux Cyclades, vous retrouverez partout, aux frontons des temples comme dans les formes simples des maisons blanchies à la chaux, ce sens de la mesure harmonique qui fit de la Grèce antique un modèle esthétique pour des siècles. À Athènes, vous comprendrez le sens de l’eurythmie à la vue de l’Érechthéion ou du Parthénon et suivrez au musée de l’Acropole les grandes étapes de l’art grec, de la civilisation mycénienne à l’art hellénistique.

Faire un voyage culturel en Italie, c’est aller à la rencontre de l’ancien Empire romain qui régna sur le monde antique et de la Mère-Patrie des arts qui engendra la Renaissance. De Rome à Florence, de Venise à Sienne, une constellation unique d’artistes de génie produisirent des œuvres au rayonnement universel, des Primitifs du Quattrocento aux grands maîtres de la Renaissance, Léonard, Raphaël, Michel-Ange. L’Italie, c’est aussi Venise, cette ville surgie des eaux où se mêlèrent Byzance, l’Orient et le Gothique dans le palais de la Ca’d’Oro ou à la Basilique Saint-Marc. Tandis que l’on doit aux peintres vénitiens comme Giorgione ou Titien un modelé plus sensuel des chairs et une perspective atmosphérique obtenue par la couleur et par la lumière. Un voyage en Italie ne saurait oublier la baie de Naples, le Vésuve, Sorrente et la côte almafitaine, grand jardin suspendu sur la mer tyrrhénienne.

En France, Paris reste toujours Paris, avec ses hôtels particuliers du Marais des XVIIe et XVIIIe siècles au bel ordonnancement régulier, ses grands boulevards haussmanniens, ses musées aux collections exceptionnelles comme Le Louvre ou le musée d’Orsay, sa place de la Concorde et ses Champs-Élysées, ses quartiers de Montmartre ou de Montparnasse marqués par les Impressionnistes, les Fauves ou les Cubistes. La richesse culturelle de la France est aussi dans ses régions : vous irez à la découverte de la romanité en Provence, de la culture cathare autour de Carcassonne, de l’Alsace des marchés de Noël, mais aussi des grands festivals d’été comme ceux de Marciac ou de la Roque-d’Anthéron.

Ceux qui aiment le Sud profond feront un voyage culturel en Espagne ou au Portugal. L’Espagne est diverse, car elle fut ouverte aux nombreuses influences extérieures : celles de la civilisation romaine et de la civilisation arabe, celle de l’Italie, de l’Europe du Nord et de la France du Sud-Ouest. Puis c’est l’Espagne qui rayonnera sur l’Europe, avec le Siècle d’or, ses artistes majeurs, ses monarques absolus et les conquêtes de son immense empire colonial De la Catalogne à l’Aragon, de l’Estrémadure à l’Andalousie, un voyage culturel avec Arts et Vie vous fera voir cette Espagne aux multiples visages, qui s’enrichit de l’apport de la culture cistercienne comme de celui des princes omeyades en Andalousie. C’est à Madrid que l’Espagne du Siècle d’or connut un rayonnement sans pareil jusqu’au XVIIe siècle. Le musée du Prado en témoigne par la richesse exceptionnelle des œuvres venues du foyer andalou, celles de Ribera, de Zurbaran ou de Vélasquez.

Un autre génie de la peinture espagnole, Le Greco, a marqué l’art européen par la puissance de ses représentations. Vous le retrouverez à Tolède, au musée qui porte son nom, et dans l’église San Tomé. Le Greco a beaucoup influencé Picasso dont vous pourrez voir les œuvres à Barcelone. À Barcelone les architectures foisonnantes et organiques du mouvement moderniste imposeront leur forte présence, de Lluis Domenéch Montaner à Antoni Gaudí. Au Portugal, vous retrouverez les vestiges glorieux qui firent de ce petit pays l’une des principales puissances maritimes d’Europe et lui virent jouer un rôle majeur dans les Grandes Découvertes, grâce à des rois comme Henri le Navigateur ou Manuel Ier et des navigateurs comme Bartolomeu Dias et Vasco de Gama. Ainsi s’étendirent ses frontières bien au-delà des mers, jusqu’au Congo, au Cap-Vert et au Brésil. Si vous préférez le Nord, ses paysages et ses mythologies, Arts et Vie vous emmènera en Autriche, découvrir le rococo des églises et des palais ou admirer l’art de la Sécession viennoise, ses architectures nouvelles et ses peintres flamboyants comme Klimt ou Franz von Stuck.

En Allemagne, vous irez sur les traces nombreuses et glorieuses qui firent l’Empire carolingien, le Saint-Empire romain germanique, puis la monarchie des Habsbourg. En remontant le cours des fleuves comme le Rhin, l’Elbe, la Moldau ou le Danube, vous découvrirez les villes médiévales qui fascinèrent les romantiques. Ou visiterez Salzbourg qui vit naître Mozart et dont le centre à l’architecture baroque et italianisante, se caractérise par une profusion de flèches et de dômes eux-mêmes dominés par la silhouette monumentale et austère de la forteresse de Hohensalzburg.

Toujours plus au nord, vous pourrez choisir la ligne claire des pays scandinaves, dont les grands architectes et designers créèrent un nouvel art de vivre qui est toujours le nôtre. Plus à l’est, enfin, c’est la grande Russie. À Moscou, vous admirerez la Place Rouge et la forteresse du Kremlin entourée de ses nombreux palais et cathédrales sommés de bulbes d’or et de coupoles colorées. À Saint-Pétersbourg, vous découvrirez une « Venise du Nord » aux quatre-cents ponts et aux nombreux canaux, surgie des marécages en 1703 par la volonté visionnaire du seul Pierre Le Grand. À moins qu’une croisière au fil de la Néva ou de la Volga ne vous mène jusqu’en Carélie ou à la découverte des villes orientales comme Kazan la tatare ou Samara la turco-mongol.